« Folio Théâtre ». La version du 25 décembre 2008 de cet article a été reconnue comme «, Un siècle et demi de combats pour le théâtre, S'extraire du carcan classique : vers le drame romantique, Critiques du classicisme au théâtre sous l'Ancien Régime, 25 février 1830 : le triomphe de la Première, Franck Laurent, « Le drame hugolien : un "monde sans nation" ? Il semblerait en effet que déjà à cette époque, le public n'entendait plus la pulsion rythmique des vers, ce qui le rendait donc incapable de se rendre compte des transgressions commises par Hugo par rapport à la versification classique[104]. La métaphore politico-militaire de Gautier n'était ni arbitraire, ni inédite : le parallèle entre le théâtre et la Cité dans leur lutte contre les systèmes et les contraintes de l'ordre établi, réunis en 1825 dans la formule lapidaire du critique du Globe Ludovic Vitet (« le goût en France attend son 14 juillet »[89]) était l'un des topoï d'une génération de littérateurs et d'artistes qui prenait dans la révolution politique son modèle stratégique[90], et qui usait volontiers du langage militaire : « la brèche est ouverte, nous passerons »[91], avait dit Hugo après le succès du Henri III de Dumas. Sarah Bernhardt à la Comédie-Française, le 25 février 1880 à l'occasion du 50e anniversaire de la 1re représentation d'Hernani. 11 Ce que supposent Jean Gaudon dans son article « En marge de la bataille d’Hernani », Europe, n° spécial Hugo, 1985, p. 118, et A. Ubersfeld, dans Le Roman d’Hernani, op. Jean-Marie Thomasseau, « Le vers noble ou les chiens noirs de la prose ». À la fin de la pièce, les ovations succédèrent aux ovations, les acteurs furent acclamés, le dramaturge porté en triomphe jusque chez lui. Elle s'est inscrite dans le temps grâce à ces récits épiques qui ont continué à la faire vivre à travers les époques. Aussi la survie du Théâtre-Français dépendait-elle directement des subventions publiques qu'il recevait ; sauf s'il jouait des pièces romantiques qui, elles, faisaient recette[54]. Il ne s'agirait plus de décrire la fin du règne de Louis XIII, mais l'avènement de Charles Quint comme empereur : davantage encore que Cromwell, Don Carlos évoquerait Napoléon[63]. Ce nouveau gouvernement, représentatif des courants les plus ultras de la monarchie, provoqua des remous jusque chez les royalistes : Chateaubriand en fut stupéfait et, en guise de protestation, démissionna de sa charge d'ambassadeur à Rome. L'incipit de cette histoire y est rédigé comme suit : « De ceux qui, répondant au cor d’Hernani, s’engagèrent à sa suite dans l’âpre montagne du Romantisme et en défendirent si vaillamment les défilés contre les attaques des classiques, il ne survit qu’un petit nombre de vétérans disparaissant chaque jour comme les médaillés de Sainte-Hélène. La Bataille d’Hernani est un téléfilm de fiction de 90 minutes réalisé par Jean-Daniel Verhaeghe, coproduit par France 5, France 2 et GMT production, d'après un scénario de Claude Allègre et Jean-Claude Carrière, qui raconte l'histoire de la création d'Hernani de Victor Hugo, jusqu'au scandale qui éclata le soir de la première, le 25 février 1830. La bataille d’Hernani se déroule en février, le mois du Carnaval — que J.C. Fizaine considère comme « une répétition générale de la Révolution 6 » — et les escarmouches auxquelles se livrent bataillons romantiques et arrière-garde classique sont les prémisses des émeutes de Juillet. Après François Coppée et son poème intitulé « La bataille d’Hernani » (1882) qui « radicalis[ait] les éléments constitutifs de la bataille »[132], Edmond Rostand apporta sa pierre à l'édification de la légende d’Hernani, avec son poème « Un soir à Hernani : 26 février 1902 », inspiré par les récits de Gautier et de Dumas[132]. En revanche, on offrit à Hugo de tripler le montant de la pension qu'il recevait du roi. Qui devint : « Oui, de ta suite, ô roi ! • Rédaction d’une synthèse et problématisation On demandera alors aux élèves de résumer les causes de la « bataille d’Hernani ». La forme sous laquelle elle est généralement connue aujourd'hui est toutefois tributaire des récits qui en ont été donnés par les témoins de l'époque (Théophile Gautier principalement, qui portait à la Première le 25 février 1830 un gilet rouge qui par son caractère provocateur resterait dans l'histoire), mêlant vérité et légendes dans une reconstruction épique destinée à en faire l'acte fondateur du romantisme en France. Théophile Gautier, Histoire du romantisme, Cœuvres-et-Valsery, Ressouvenances, 2007, extraits consacrés à l'évocation de la bataille d'Hernani, « Hugo et l'alexandrin de théâtre aux années 30 : une question secondaire », Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, Le cadre administratif des théâtres autour de 1830, « La question du grand homme dans l'œuvre de Victor Hugo », consultable sur le site du C.R.D.P. Les théâtres du boulevard, de leur côté, amusaient Paris avec leurs parodies d'Hernani : N, i, Ni ou le Danger des Castilles (amphigouri romantique en cinq actes et vers sublimes mêlés de prose ridicule), Harnali ou la Contrainte par Cor, ou encore, tout simplement, Hernani[111]. Mais c'était sans compter sur la commission de censure, présidée par Charles Brifaut, qui décida d'interdire les représentations de la pièce. Toutes les représentations de la pièce, durant quatre mois, furent chahutées[115]. C'était l'âge de Bonaparte et de Victor Hugo à cette date »[88]. La métaphore militaire et le parallèle avec Bonaparte se poursuivaient dans la suite du récit, qui faisait également la part belle au pittoresque (un chapitre entier du livre est consacré au « gilet rouge »), et qui surtout condensait en une seule soirée mémorable des évènements empruntés à des représentations différentes, dans une évocation largement idéalisée des évènements qui contribuerait durablement à fixer à la date du 25 février 1830 l'acte fondateur du romantisme en France[132]. En 1829, sa pièce Marion De Lorme est interdite par le pouvoir royal. Mais, bien qu'il passât pour un modéré adepte de la politique du « juste milieu », ce dernier refusa de casser la décision du comité de censure : la situation politique était délicate et la représentation sur la scène d'une fable qui donnait de Louis XIII l'image d'un monarque moins intelligent que son bouffon et dominé par son ministre était de nature à échauffer les esprits[58]. Manuscrits . Vous disposez d’un accès via votre bibliothèque, votre établissement ou votre organisation ?. La "bataille d'Hernani" est devenue un modèle de littérature-événement. Thème 2 Les pistes d'étude . • Synthèse sur la bataille d'Hernani (Victor Hugo) - Fichier envoyé le 10-02-2020 par Evelyne Paquet Il s'agit d'une synthèse d'extraits de presse, de cours magistraux universitaires, de prise de notes à partir du téléfilm relatif à la bataille d'Hernani et de témoignages d'auteurs romantiques. Hernani, . La perception que les contemporains eurent de la pièce fut assez rapidement conditionnée par la légendaire bataille qui avait entouré sa création. Dès lors, l'histoire véritable des représentations de la pièce de Victor Hugo passa au second plan, remplacée par sa reconstitution hagiographico-épique : lorsqu'elle imprima pour son tricentenaire une plaquette commémorant ses grandes créations théâtrales, la Comédie-Française fit figurer à la date du 25 février 1830, non pas « Hernani - création », ainsi qu'elle l'avait fait pour d'autres pièces, mais « bataille d’Hernani »[135]. D … Hernani : et la bataille d'Hernani de Victor Hugo , date de sortie le 07 juin 2018 Dans Folioplus classiques, le texte intégral, enrichi d'une lecture d'image, écho pictural de l'oeuvre, est suivi de sa mise en perspective organisée en sept points : . Certes, Shakespeare était encore glorifié, comme étant la synthèse de ces trois grands génies que furent Corneille, Molière et Beaumarchais[15], les unités de temps et de lieu étaient perçues comme accessoires (l'utilité de l'unité d'action était en revanche réaffirmée[16]), Hugo retrouvant l'argument de Lessing qui trouvait absurdes les vestibules, péristyles et antichambres dans lesquels, paradoxalement au nom de la vraisemblance, se déroulait l'action de la tragédie[17]. La postérité a retenu celui du sculpteur Auguste Préault, lancé le 3 mars à l'adresse de la calvitie des vieillards qui se trouvaient devant lui. Mais ce vers qui « communique son relief à des choses qui, sans lui, passeraient pour insignifiantes et vulgaires »[25] n'était pas le vers classique : il revendiquait pour lui-même toutes les ressources et toutes les souplesses de la prose, « pouvant parcourir toute la gamme poétique, allant de haut en bas, des idées les plus élevées aux plus vulgaires, des plus bouffonnes aux plus graves, des plus extérieures aux plus abstraites ». En conséquence de quoi les scènes se multiplièrent à Paris entre la Révolution et la Restauration (malgré un coup d'arrêt sous l'Empire). À mesure que les jours passaient, le climat devenait de plus en plus hostile. En réalité, il est probable que la comédienne avait réussi à convaincre le dramaturge d'opérer cette modification, pour ne pas donner prise aux quolibets : c'est en effet « Monseigneur », et non « mon lion », qui était écrit sur le manuscrit du souffleur[74]. Au cours de la Restauration, les « batailles » autour du théâtre consacrèrent largement la victoire des partisans de la modernité esthétique : Trente ans ou la vie d'un joueur de Victor Ducange et Dinaux (1827), qui racontait l'histoire de la vie d'un homme à travers l'évocation de trois journées décisives de son existence, obtint un succès considérable au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Elle s'est inscrite dans le temps grâce à ces récits épiques qui ont continué à la faire vivre à travers les époques. Aussi Hugo décida-t-il de se passer de leurs services et de recruter sa propre claque. Conscients de la situation, les principaux fournisseurs du Théâtre-Français en pièces nouvelles, les auteurs de tragédies néo-classiques adressèrent-ils en janvier 1829 une pétition à Charles X afin qu'il interdît la représentation en ce lieu du drame romantique. Toutefois, lors de l'affaire de la censure de Marion de Lorme, la presse avait pris fait et cause pour Hugo : interdire coup sur coup deux pièces du dramaturge pouvait se révéler politiquement contre-productif. La bataille d'"Hernani" d'Hugo . Toutes les manifestations de la querelle d'Hernani ne furent pas aussi plaisantes que ces parodies : un jeune homme fut tué dans un duel, en défendant les couleurs de la pièce de Victor Hugo[114]. C'est ainsi, par exemple, que la réplique où dona Sol s'exclame : « Venir ravir de force une femme la nuit ! Ce qui dans le fond gênait Carrel, c'était le brouillage des genres opéré par l'esthétique hugolienne : lui-même considérait avec les « classiques » qu'il y avait un grand genre théâtral destiné à l'élite, la tragédie, et, pour éduquer le peuple, un genre mineur et esthétiquement moins exigeant, le mélodrame. Des années plus tard, Gautier écrirait : « 25 février 1830 ! Les spécificités du drame romantique: 1. Au siècle suivant, Marivaux contribua à accentuer cette forte subversion des genres en greffant une dimension sentimentale à la structure farcesque de ses pièces[2]. Écrit tout aussi rapidement que Marion de Lorme (entre le 29 août et le 24 septembre 1829[64]), Hernani fut lu devant un public d'une soixantaine d'amis de l'auteur et fut acclamé. Tonalité qui apparaîtrait surtout dans le texte non-expurgé de la femme du dramaturge, puisque le récit qui fut publié en 1863 sous le titre de Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, après relecture par le clan Hugo, en fut débarrassé, au profit d'une veine romanesque qui le situait plutôt dans la lignée de Dumas[132]. Hugo n'avait pas seulement comme ennemi les défenseurs du gouvernement réactionnaire de Polignac : à l'autre bout de l'échiquier politique, les libéraux se méfiaient de l'ancien « ultra », qui avait commencé à se rapprocher d'eux à la fin de l'année 1829[77], tout en ne cachant pas sa fascination pour Napoléon[78]. Nous allons combattre cette vieille littérature crénelée, verrouillée […] Ce siège est la lutte de l'ancien monde et du nouveau monde, nous sommes tous du monde nouveau »[94]. Ce qui en revanche provoquait les sarcasmes et les quolibets, c'était la trivialité des dialogues, l'usage d'un vocabulaire qui n'avait pas cours dans la tragédie classique : l'absence de périphrase dans le « vous avez froid » de dona Sol à la seconde scène de l'acte I provoquait les sifflets ; un dialogue comme « Est-il minuit ? Ce 25 février 1830, toutes les tensions et les oppositions de conception au sujet du théâtre se sont cristallisées lors de la “bataille d’Hernani”. Created with Sketch. DC3 Overview and Cyber Threat Intelligence and APT 101 Intro - Duration: 53:46. La bataille d'Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani, drame romantique de Victor Hugo. Et, pour que le public vît bien « jusqu'à quel point d'égarement » s'était aventuré Hugo, on lui montra des vers tronqués. Embed. Lancer la recherche ... SYNTHÈSE. Un décret de 1791 sur les spectacles autorisait tout citoyen qui le souhaitait « à élever un théâtre public et à y faire représenter des pièces de tous les genres »[43]. À la fin du mois suivant, le combat déserta le théâtre pour se poursuivre dans la rue : les Trois Glorieuses commençaient, révolution dont on a pu dire par la suite que la Bataille d'Hernani avait constitué la répétition générale[116]. Code embed copié dans le presse-papier À retrouver dans l'émission. Recherche parmi 242 000+ dissertations. », Jean-Marie Thomasseau, « Le théâtre et la mise en scène au. La bataille d’Hernani se déroule en février, le mois du Carnaval—que J.C. Fizaine considère comme une répétition générale de la Révolution.—et les escarmouches auxquelles se livrent bataillons romantiques et arrière-garde classique sont les prémisses des émeutes de juillet. Mais il fallait encore que la commission de censure rendit un avis favorable, ce qui était d'autant moins certain que le gouvernement modéré de Martignac avait été remplacé par celui du prince de Polignac. Elle reste connue sous le nom de « bataille d'Hernani » , du nom d'une pièce de Victor Hugo que l'on jouait ce soir-là pour la première fois à la Comédie-Française ! Conformément aux usages de l'époque, les rôles étaient distribués sans que soit pris en compte le rapport entre l'âge des acteurs et l'âge supposé des personnages. Ouvrir la recherche. Pièce de théâtre mêlant le drame historique à la comédie d'intrigue, il s'agit d'un récit qui met en scène, en plus, un roi, un vieillard et un bandit. La vengeance s'installe entre les deux amoureux de Doña Sol. Cette soirée décida de notre vie ! Autrement dit, un théâtre bourgeois[23]. Il en va de même pour l’unité de lieu : l’action évolue en Espagne, à Saragosse, puis s’envole de quelques centaines de kilomètres pour emporter le spectateur dans les montagnes. — j'en suis », murmure un Hernani menaçant. « Acte IV, Scène I : Les caveaux qui renferment le tombeau de Charlemagne à Aix-La-Chapelle ; de grandes voûtes d’architecture lombarde […], Acte V, Scène I : À Saragosse. Les éléments essentiels de ce « mythe d'un Grand Soir culturel »[128] furent fixés dès le XIXe siècle par des témoins directs des évènements : Alexandre Dumas, Adèle Hugo et surtout Théophile Gautier, hernaniste acharné. Il y eut néanmoins quelques esclandres, liés principalement à l'emploi d'un vocabulaire trivial jugé incompatible avec l'utilisation de la versification (le mot « mouchoir », notamment, sur lequel se focalisèrent les critiques[41]). Du côté du Théâtre-Français, après l'interruption causée par la Révolution de Juillet, les comédiens se montrèrent peu pressés de reprendre les représentations d'Hernani. à ce sujet J.-M. Hovasse, Légende apocryphe, explique Jean-Marc Hovasse (. Hernani et «la bataille d'Hernani», Victor Hugo, Gallimard. Tu l'as dit, oui, j'en suis ! », in. Elle passe pour avoir fait rupture. Nous avons eu l’honneur d’être enrôlé dans ces jeunes bandes qui combattaient pour l’idéal, la poésie et la liberté de l’art, avec un enthousiasme, une bravoure et un dévouement qu’on ne connaît plus aujourd’hui »[133]. En juin, les représentations s'espacèrent. Cours 6. Œuvre, sources, représentations et … En revanche, l'esthétique qu'elle prônait éloignait « définitivement le Romantisme de la Société royale des Bonnes-Lettres et, partant, du gouvernement de Charles X »[30]. Franck Laurent, « Le drame hugolien : un "monde sans nation" ? Qui plus est, la légende qui s'est créée autour du drame de Victor Hugo, en escamotant les « batailles » théâtrales antérieures, attribue aux évènements qui se déroulèrent au premier semestre de l'année 1830 une importance largement supérieure à celle qui fut réellement la leur[127]. La bataille d'Hernani est le nom donné à la polémique et aux chahuts qui entourèrent en 1830 les représentations de la pièce Hernani, drame romantique de Victor Hugo. Albert Besnard, la Première d'Hernani. En décembre 1827[13], Victor Hugo fit paraître à Paris un important texte théorique en guise de justification de sa pièce Cromwell, éditée quelques semaines plus tôt, et dont l'histoire littéraire se souviendrait sous le titre de « Préface de Cromwell ». Le monologue de Don Carlos devant le tombeau de Charlemagne fut acclamé ; les somptueux décors du cinquième acte impressionnèrent le public dans son ensemble. DON RUY GOMEZ : À doña Sol. Guizot avec son essai sur Shakespeare de 1821 et surtout Stendhal avec les deux parties de Racine et Shakespeare (1823 et 1825) défendirent des idées similaires, le dernier poussant plus loin encore la logique d'une dramaturgie nationale : si pour Madame de Staël l'alexandrin devait disparaître du nouveau genre dramatique, c'est parce que le vers bannissait du théâtre « une foule de sentiments » et qu'il interdisait « de dire qu'on entre ou qu'on sort, qu'on dort ou qu'on veille, sans qu'il faille chercher pour cela une tournure poétique »[9], Stendhal le rejetait pour son inaptitude à rendre compte du caractère français : « il n'y a rien de moins emphatique et de plus naïf » que celui-ci, expliquait-il. n’a pas été conservée. C'est une lutte en commun. de l'académie de Lille, https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bataille_d%27Hernani&oldid=176910499, Portail:Littérature française ou francophone/Articles liés, Portail:Littérature française/Articles liés, Portail:France au XIXe siècle/Articles liés, Portail:Époque contemporaine/Articles liés, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Il fut question de l'interdire, ce qui provoqua de virulents échanges entre les partisans et les détracteurs de la pièce. Menu Effacer le champ de recherche. Une entrevue avec Charles X n'obtint pas davantage de résultat. Lui aussi avait eu maille à partir avec la comédienne[130], et lui aussi, en mars 1830, rencontra des difficultés avec sa pièce Christine, qui d'abord fut censurée puis, après modifications, connut une première représentation houleuse[131]. Mais cela résulte d’une erreur : la pièce a été écrite presque un an avant, du 29 août au 24 septembre 1829, et représentée du 25 février au 22 juin 1830. Il ne craignait pas de pratiquer « l'enjambement qui l'allonge », qu'il préférait à « l'inversion qui l'embrouille »[26]. La question de l’honneur et de l’amour comme manifestation de l’humanité dans la pièce. Assistant à la Première, Danton aurait eu ce mot révélateur : « si Figaro a tué la noblesse, Charles IX tuera la royauté »[33]. Compte institutionnel Cairn.info. la Comédie-Française une sensibilité moderne flirtant avec le goût populaire des scènes secondaires » (p. 11). La censure royale avait refusé les deux premiers titres proposés : À l'exception d'une seule, donnée devant un parterre de lycéens (cf. Et non pas en 1828, ainsi qu'il est indiqué sur l'édition princeps (cf. La bataille d'Hernani. Le temps pressait : le Henri III de Dumas avait déjà triomphé sur la scène du Théâtre-Français et Vigny s'apprêtait à y monter son adaptation d'Othello. Le 10 mars, le public en vint aux mains, et la police dut intervenir[107]. Écrite au moins partiellement pour répondre aux thèses de Stendhal[14], elle proposait une vision nouvelle du drame romantique. « Hierro, despierta te ! La dimension générationnelle se superposait d'ailleurs à cette dimension politique : de jeunes révolutionnaires s'opposaient à un gouvernement gérontocratique composé d'anciens émigrés revenus d'exil « sans avoir rien appris ni rien oublié » comme le disait un mot de l'époque[86], qui voulait la perte d'une pièce dans laquelle c'était justement un vieillard qui condamnait à mort de jeunes époux[87]. Ce jour-là, ce furent les premiers qui triomphèrent. Les deux représentations qui suivirent eurent autant de succès : il faut dire que le baron Taylor avait prié Hugo de faire revenir sa « claque » (qui n'aurait plus à passer l'après-midi dans le théâtre), et que pas moins de six cents étudiants formaient la troupe des partisans de l'écrivain[99]. Les grandes batailles du romantisme se livrent d'abord aux théâtres. La bataille d'Hernani ou la guerre des romantiques contre les classiques. Le dessein de Dumas dans ses Mémoires était en fait de lier la réception des deux pièces, de faire accréditer l'idée qu'il y avait eu une « bataille de Christine » contemporaine et solidaire de la bataille d'Hernani, réduisant presque cette dernière « à une querelle entre l’auteur et les acteurs »[132]. Florence Naugrette, spécialiste de la littérature hugolienne, a montré qu'en réalité ce discours a été réinventé en 1864. « DON RUY GOMEZ : Un trésor est chez moi ; c’est l’honneur d’une fille. En 1872, Théophile Gautier se souviendrait que, pour ceux de sa génération, la préface de Cromwell « rayonnait à [leurs] yeux comme les tables de la Loi sur le Sinaï, et [que] ses arguments [leur] semblaient sans réplique »[29]. Et si vous ne vous souvenez pas de ce que la (le) prof avait dit de la bataille d'Hernani et de Théophile Gautier, de ce que pensait Victor Hugo de l'unité de temps et de l'unité d'action, si même vous avez oublié ce que c'est, ce n'est pas grave, si finalement vous aimez l'Hernani de ce brave père Hugo. Ma nièce, vous serez ma femme dans une heure ». Victor Hugo, qui manifestait pour la matérialité de la représentation de son œuvre un intérêt beaucoup plus grand que ses confrères dramaturges, s'impliquait dans la préparation scénique de ses pièces, en choisissait lui-même (lorsqu'il en avait la possibilité) la distribution et dirigeait les répétitions. La versification hugolienne donna tout de même au public l'occasion d'un énorme fou rire, à la scène 4 de l'Acte I : « Oui, de ta suite, ô roi ! Hugo, de son côté, avait réglé à sa façon le problème de la « claque », groupe de spectateurs payés pour applaudir aux endroits stratégiques des pièces, qui saluait l'entrée des artistes et qui était éventuellement chargé d'expulser les spectateurs turbulents. Mais la presse libérale n'était pas en reste : son leader, Armand Carrel, écrivit pas moins de quatre articles dans Le National pour dénoncer la monstruosité du drame hugolien, et surtout pour mettre en garde le public libéral contre les amalgames répandus par l'auteur de Cromwell : non, le romantisme n'était pas l'expression du libéralisme dans l'art, et la liberté artistique n'avait rien à voir avec la liberté politique[109]. Hugo pouvait donc y tenter sa chance. Mais si cette division sociale des publics de théâtre était la conséquence logique de la division sociale structurelle de la société monarchique, la grande poussée démocratique induite par la Révolution condamnait cette division à disparaître, et rendait du même coup caduc le système esthétique qui en était l'émanation[8]. Pour tout ce passage, cf. 0 Ratings 0 Want to read; 0 Currently reading; 0 Have read Sarah Bernhardt à la Comédie-Française, le 25 février 1880 à l'occasion du 50e anniversaire de la 1re représentation d'Hernani. En revanche, dès la seconde représentation, le public, majoritairement composé d'étudiants hostiles aux libertés prises par l'auteur avec les canons classiques, provoqua des heurts suffisamment violents pour que des grenadiers investissent la salle, baïonnette au fusil. Enfin, si l'adaptation par Alfred de Vigny d'Othello ou le Maure de Venise de Shakespeare ne fut qu'un demi-succès, elle ne causa pas l'émoi qu'avait suscité, sept ans plus tôt, la venue d'une troupe de comédiens anglais qui avait été obligée de jouer sous les huées et les projectiles du public (une comédienne avait même été blessée[40]). Hugo définit le drame romantique dans la préface de Cromwell en 1827. La bataille d'Hernani ou la guerre des romantiques contre les classiques. L’action se déroule sur une longue période et passe d’une scène diurne à une scène nocturne sans respecter l’unité temporelle imposée. Célèbre querelle entre classiques et romantiques, qui eut lieu au Théâtre-Français à l'occasion de la première du drame éponyme de V. Hugo (1830). Le roi refusa d'accéder à leur requête[55]. Bataille qui fut reconstituée, par et pour des lycéens, en 2002, lors des célébrations du bicentenaire de la naissance de Victor Hugo[132], tandis qu'un téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe (sur un scénario de Claude Allègre et Jean-Claude Carrière), La Bataille d'Hernani, contribuait à donner une nouvelle vigueur au récit inspiré par les évènements qui avaient entouré, cent soixante-douze ans plus tôt, la création de la pièce de Victor Hugo. LA BATAILLE D’HERNANI TEMOIGNAGES Théophile Gautier, Victor Hugo, 1902 (posthume) Texte 1 Avant la représentation… l’attente La lutte contre les dogmes esthétiques du classicisme, avec ses règles strictes et sa hiérarchisation rigide des genres théâtraux, débuta dès le XVIIe siècle, lorsque Corneille s'en prenait dans ses préfaces aux contraignantes codifications établies par les doctes se réclamant d'Aristote, ou encore avec la « grande comédie » qu'avait inventée Molière avec ses pièces en cinq actes et en vers (c'est-à-dire dans la forme usuelle de la tragédie) qui à la dimension comique ajoutait la critique de mœurs (Tartuffe, Le Misanthrope, L'École des femmes[1]…). La “Bataille d’Hernani” La première d’Hernani est un point de départ pour le drame romantique et les tensions que cela entraîne. Choisissant de raconter les chahuts occasionnés par Christine, Le More de Venise et Hernani, et faisant de sa propre pièce le paradigme des résistances rencontrées par le mouvement romantique, il tend dans ses Mémoires à minorer le caractère marquant des évènements qui entourèrent les représentations de la pièce de Hugo[132]. 11 Ce que supposent Jean Gaudon dans son article « En marge de la bataille d’Hernani », Europe, n° spécial Hugo, 1985, p. 118, et A. Ubersfeld, dans Le Roman d’Hernani, op. Marion Duvauchel-Alternativephilolettres SUJET D’INVENTION: Vous écrivez une lettre au Président de l’académie régionale pour qu’il rajeunisse le parterre d’académiciens.Et vous vous appuyez sur la page d’histoire d’Hernani. Hernani. Théophile Gautier,Un des défenseurs de Victor Hugo, le jour de la première d'Hernani, décrit l’histoire de cette représentation historique. Il y a un avant et un après. La pièce fut finalement représentée en novembre 1789, avec le tragédien François-Joseph Talma dans le rôle principal. Evelyn Blewer, Cette représentation est racontée en détail par Anne Ubersfeld dans. Si les adversaires d'Hernani connaissaient le « lion superbe et généreux », c'est parce qu'il y avait eu des fuites dans la presse, qui en avait publié une partie : c'était Brifaut lui-même qui, ayant conservé une copie du texte soumis à la commission de censure, l'avait divulgué. Ils prendront ainsi conscience de lealarouille • 24 Novembre 2013 • Thèse • 1 631 Mots (7 Pages) • 1 159 Vues. L'idée de Hugo de faire « un art élitaire pour tous », un théâtre en vers destiné à la fois à l'élite et au peuple, lui semblait dangereuse[110]. Querelle d'abord interne aux comédiens-français, elle opposa bientôt « les patriotes au "Parti de la Cour", l'assemblée au roi, la Révolution à la contre-révolution »[31].
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